Les cités éducatives, un label d’excellence national
Le projet des Cités éducatives est né en 2017, à la suite d’une expérimentation menée à Grigny (91). Il vise à renforcer l’accompagnement éducatif des enfants et des jeunes, de leur naissance jusqu’à 25 ans, en intervenant avant, pendant et autour du cadre scolaire.
Les Cités éducatives reposent sur une grande alliance d’acteurs engagés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : services de l’Etat, collectivités locales, associations et habitants.
Plus qu’une démarche supplémentaire, les Cités éducatives permettent de mieux coordonner et consolider les actions existantes. Elles concentrent des moyens publics pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes et familles des territoires les plus vulnérables.
Le pilotage et la gouvernance du projet sont assurés par une équipe pluridisciplinaire réunissant des représentants de l’Etat, de la Ville de Mulhouse et de l’Education nationale, appelée troïka. Cette organisation garantit la cohérence globale du programme, favorise l’implication des différents acteurs, assure une grande réactivité dans la mise en œuvre et permet une évaluation en lien avec les instances nationales.
Face aux besoins éducatifs, sociaux et sanitaires des habitants, le programme des Cités éducatives de Mulhouse, lancé début 2020, a d’abord été mis en place dans le quartier des Coteaux (aujourd’hui élargi à Mulhouse Sud). Depuis 2022, il s’étend également au quartier de Bourtzwiller :
- Conforter le rôle de l’école
- Co-construire l’école de demain
- Encourager l’ambition scolaire des jeunes et de leurs familles
- Promouvoir la continuité éducative
- Accompagner les parents dans leur rôle socio-éducatif
- Contribuer à l’épanouissement des enfants et favoriser leur socialisation
- Promouvoir les valeurs de la République et la formation des citoyens
- Améliorer la santé, l’hygiène et l’alimentation des habitants
- Ouvrir le champ des possibles
- Promouvoir une Cité éducative plus inclusive
- Renforcer la culture numérique
- Œuvrer à l’émancipation des jeunes et plus particulièrement des filles.
Les moyens mobilisés par l’État sont importants puisque la dotation est de 400 000 euros/an par Cité.
Cette enveloppe a pour objectif principal d’accompagner des projets multipartenariaux, conçus en réponse aux besoins spécifiques du territoire.
En effet, ces financements permettent de renforcer les initiatives locales. Ils favorisent la collaboration entre les différents acteurs – collectivités, associations, établissements scolaires et habitants – pour construire des actions innovantes et adaptées aux priorités des quartiers concernés.
Loin de s’appuyer sur les seules ressources du quartier (des activités sont proposées les mercredis par le service Jeunesse de la Ville de Mulhouse ainsi que par les centres sociaux Bel Air, l’AFSCO, Porte du Miroir et Pax), la Cité éducative Mulhouse Coteaux permet de mobiliser d’autres acteurs, par exemple en matière culturelle, sportive, artistique ou économique. Elle vise à ouvrir l’horizon des enfants pour les inciter à aller rencontrer d’autres univers et d’autres personnes ressource.
Le pilotage du projet et la gouvernance est assuré par une équipe pluri-disciplinaire réunissant des représentants de l‘État, de la Ville de Mulhouse et de l’Education nationale. Il permet de garantir la cohérence d’ensemble, l’ouverture aux acteurs, la réactivité de la démarche et son évaluation en lien avec les instances nationales.
Les quartiers concernés
Mulhouse Sud
Le quartier des Coteaux a été le premier à accueillir une Cité éducative en 2019. Construit entre 1961 et 1975, ce quartier abrite environ 8 000 habitants, qui résident principalement dans de grands immeubles entourés d’espaces publics généreux. Parmi les quartiers prioritaires de l’agglomération mulhousienne, les Coteaux se distinguent par une population particulièrement jeune : près d’un habitant sur trois a moins de 15 ans, et près de la moitié des résidents ont moins de 25 ans.
En 2024, la Cité éducative Mulhouse Coteaux a été élargie pour inclure le quartier Fonderie ainsi qu’une partie des quartiers péricentre. Ces nouveaux territoires présentent une typologie comparable à celle du périmètre initial de la Cité éducative, avec des caractéristiques et des besoins similaires.
Le quartier Fonderie, situé près du centre-ville, doit son nom à l’ancien bâtiment de la SACM, autrefois utilisé comme fonderie. Aujourd’hui transformé en université et en centre d’arts contemporains, il symbolise le renouveau du secteur. Des entreprises, notamment dans le numérique, et des écoles comme 42 et Epitech, se sont récemment installées, renforçant l’attractivité du quartier. La rénovation des anciens logements, grâce à des programmes d’amélioration de l’habitat et des projets de restauration immobilière, vise à améliorer les conditions de vie des habitants. Ces derniers font face à des difficultés sociales et économiques importantes, notamment une augmentation des incivilités chez les jeunes âgés de 11 à 13 ans. La partie péricentre qui a rejoint la Cité éducative Mulhouse Sud s’organise autour du quartier Briand, l’un des plus peuplés et des plus défavorisés de Mulhouse, et inclut également les quartiers Brustlein et Franklin-Fridolin. Bien que l’habitat y soit en partie très dégradé, le quartier est engagé dans une dynamique de transformation urbaine. Le réaménagement de certains axes routiers ouvre de nouvelles perspectives, contribuant à améliorer le cadre de vie.
Bourtzwiller
C’est un quartier populaire de Mulhouse qui fut brièvement une commune du Haut-Rhin à part entière entre 1928 et 1947.
Il est séparé du reste de la ville par la Doller et l’Ill mais également par l’autoroute A36 à laquelle il n’a paradoxalement aucun accès.
Le quartier n’est relié au reste du territoire mulhousien que par le pont de Bourtzwiller qui permet, outre la circulation automobile, cyclable et piétonne, de faire passer depuis 2006 la ligne 1 du tramway.
Les habitants sont plutôt jeunes, souvent un peu en fragilité quant à la scolarisation, l’orientation et la recherche d’emploi. Les habitants de Bourtzwiller revendiquent une appartenance forte au quartier et souvent les jeunes viennent s’y réinstaller dans leur vie d’adulte.