Quartier gare : 250 ans de renouvellement

Parvis de la Gare, du 21 juin au août 2021

Le quartier gare se transforme à nouveau. Depuis 250 ans, cet espace a connu un perpétuel changement, évoluant au fil du temps, toujours en avance sur son époque. Aménagement du canal et du port, construction des gares (1842 et 1932), des postes, des ponts…

Retrouvez au fil de ces panneaux les mutations opérées dans le quartier, les habitudes de vie, les activités industrielles et de loisirs…

Les images présentées ci-dessous, issus des archives, du musée historique et du service patrimoine des bibliothèques de la Ville de Mulhouse, sont exposées sur le parvis de la gare du 21 juin au 31 août 2021, en partenariat avec Decaux . Vous trouverez ici une explication pour chaque visuel, permettant de mieux comprendre les transformations de ce quartier en perpétuel renouvellement.

Mulhouse en 1756, panorama depuis le Rebberg

Blottie derrière ses remparts, Mulhouse ne compte encore que 6000 habitants au milieu du 18e siècle. Entre la ville et le Rebberg, à l’emplacement de la gare et du canal actuels, il n’y a ni construction, ni aménagement urbain d’aucune sorte. Parmi les personnages au premier plan, figure le dessinateur lui-même assis sur une pierre avec son carton à dessin sur les genoux.

Gravure de David Herrliberger, 1756 (coll. Musée historique)

Le canal et le bassin en 1828 lors de la visite du roi Charles X

A Mulhouse, le bassin est creusé de 1810 à 1812 grâce au labeur de 1000 prisonniers espagnols des Guerres napoléoniennes. Vingt années sont encore nécessaires pour achever les travaux du canal du Rhône au Rhin. C’est donc un aménagement encore vierge de toute activité que le roi Charles X découvre en 1828, lorsqu’il inaugure le Nouveau Quartier et la Société Industrielle.

Peinture de Théodore Jung, 1828 (coll. Musée historique)

Le port de Mulhouse en 1855, avec la gare en arrière-plan

Dès son achèvement, le canal connaît un grand succès pour le transport des marchandises. Le bassin, agrandi en 1837, sert de pôle d’urbanisation, attirant autour de lui la douane, des sociétés de roulage et de commission, des entrepôts, mais aussi la gare (qu’on aperçoit en arrière-plan) et des hôtels. Au milieu du 19e siècle, le secteur est à son apogée économique.

Chromolithographie de Giovanni Pedraglio, 1855 (coll. Bibliothèque municipale)

Le vieux bassin vers 1900, lieu de loisirs en été et en hiver

Devenu trop petit, le port ne peut plus être agrandi car son pourtour est entièrement urbanisé. La décision est prise d’aménager un nouveau bassin à l’est de la ville, où l’activité industrielle est transférée en 1876. L’ancien bassin n’a plus d’utilité, si ce n’est pour l’agrément des Mulhousiens qui au fil des saisons y pratiquent le canotage ou le patin.

Cartes postales, v. 1900 (coll. Archives municipales)

Le long du canal, avec la pose en arrière-plan

Régulièrement des travaux sont entrepris pour améliorer le transport fluvial : élargissement du canal à partir de 1843, surélévation des ponts, agrandissement des écluses en 1863-1866 et en 1893-1895… En ville, les quais deviennent un lieu de promenade pour les Mulhousiens. Plus loin, les berges aménagées de manière plus sommaire accueillent surtout des pêcheurs.

Carte postale, v. 1900 et photo Paul Maire, 1929 (coll. Musée historique

Ponts tournants et passerelles piétons vers 1900

La gare et le port constituent un nœud « multimodal » de transport reliant l’eau et le rail. Mais ce voisinage est parfois source de difficultés car l’accès à la gare est perturbé par le passage des péniches et l’ouverture des ponts tournants, les voyageurs risquant alors de rater leur train. Leurs plaintes conduisent à la construction de passerelles pour les piétons, en 1859 et 1875.

Photos Charles Seither, v. 1900 (coll. Musée historique)

L’ancienne gare (inaugurée en 1842) et la nouvelle (1932)

La gare de Mulhouse est inaugurée en 1842, peu après la mise en service des lignes Mulhouse-Thann et Strasbourg-Bâle. Elle a été réalisée par l’ingénieur Polonceau. Rapidement trop petite, elle va pourtant servir jusqu’en 1929. La nouvelle gare, bâtie par les architectes Schulé, Doll et Gelis, date de 1932. Sa construction s’accompagne de la recomposition complète du parvis.

Cartes postales, v. 1900 – 1960 ; photo, 1944 (coll. Archives municipales)

L’ancienne poste (1895) et la nouvelle (reconstruite après la destruction de la première durant la guerre)

A cet endroit s’élevait autrefois l’ancienne douane (1836). Démolie, elle laisse place à l’hôtel des Postes construit en 1895. Le style architectural de ce bâtiment imposant (néo-renaissance ?) est souvent brocardé par les contemporains… Détruite lors des bombardements de 1944, la poste est reconstruite après-guerre dans un style moderniste, lui-aussi objet de critiques.

Photo, v. 1900 (coll. Musée historique) et photo, 1959 (coll. Archives municipales)

A l’emplacement de la sous-préfecture actuelle

A proximité immédiate de la gare et du port, cet angle était considéré comme l’entrée de la ville. Il était occupé par la maison de Mathieu Mieg puis d’Albert Schlumberger, construite en 1865. Démolie en 1929, cette belle villa a laissé place au bâtiment de la Société Commerciale des Potasses d’Alsace, occupé aujourd’hui par la sous-préfecture.

Photo, v. 1900 (coll. Musée historique) et photo, 1959 (coll. Archives municipales)

La rue du 17 novembre autrefois

Le quai qui longeait le bassin du côté de la ville fut longtemps appelé « plateforme du Nord ». Les bâtiments qui le bordaient ont tous été démolis et reconstruits, à l’exception de la Société Industrielle de Mulhouse (dont on voit l’arrière) et de la Chambre de commerce, reconnaissable à son fronton, qui symboliquement s’était installée face au port et à la gare (1865).

Photos, v. 1900 (coll. Musée historique)

L’avenue du Général Leclerc autrefois

Le quai du côté de la gare fut longtemps connu sous le nom de « plateforme du Midi ». On y trouvait surtout des entrepôts et des hôtels (Nord-Hôtel, Hôtel Mercier, Hôtel de la Gare…) qui furent progressivement démolis pour aménager le parvis de la gare et laisser place aux rails du tramway. Inauguré en 1882, celui-ci est électrifié en 1893.

Photo et carte postale, v. 1900 (coll. Archives municipales)

Le jardin, place du Général De Gaulle

Quand le Vieux Bassin perd sa vocation de port industriel au profit du Nouveau Bassin (1876), on en comble la moitié pour créer un jardin public. Lors de leur visite à Mulhouse en 1959, le général De Gaulle, accompagné d’André Malraux, inaugure le monument à la gloire de la 1e D.B. En 1990, sera ajoutée la sculpture de Louis Perrin en mémoire des déportés.

Photos, 1932 et 1959 (coll. Archives municipales)

Le musée construit en 1883

Parmi toutes les créations de la Société industrielle de Mulhouse figurent les différents musées de Mulhouse, rassemblés en 1883 dans le nouvel édifice construit par l’architecte suisse F. L. de Rutté. Le Musée historique en sort en 1937, le Musée des beaux-arts fait de même en 1971… Il est désormais occupé par le Musée de l’impression sur étoffes.

Carte postale, v. 1900 (coll. Archives municipales)

Le pont d’Altkirch et le pont de Riedisheim

Enjamber le canal puis les voies de chemin de fer constitua longtemps un épineux problème d’urbanisme pour relier la ville à ses faubourgs. Les ponts tournants et les passerelles piétons, évoqués par ailleurs, s’avèrent bien insuffisants. Les ponts d’Altkirch et de Riedisheim permettent enfin des communications faciles, surtout après leur reconstruction.

Carte postale, v. 1900 et photo Paul Maire, 1929 (coll. Musée historique)

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