Henri Manen perd sa mère très jeune et est longtemps séparé de son père, pasteur, prisonnier des Allemands durant la Grande Guerre. Après des études de théologie, il devient aussi pasteur et se marie en 1925 avec Alice Bertrand. Fille de pasteur, elle a étudié l’allemand et suit son mari au gré des paroisses. Ils ont quatre enfants lorsqu’ils arrivent à la paroisse Saint-Jean de Mulhouse en 1937. Ils y sont sensibilisés à la montée du nazisme. En juin 1940, Henri Manen rejoint sa famille réfugiée à Aix-en-Provence et y prend en charge en charge la paroisse locale. Il parvient en mars 1941 à devenir aumônier du camp français d’internement des Milles où sont enfermés des milliers de Juifs. Avec son épouse, il mobilise les énergies et procure soutien spirituel, faux papiers et cachettes à ceux qui sont menacés. Son témoignage âpre sur les départs de convois en déportation lance l’alerte et mobilise les réseaux protestants. Il entre à Mulhouse en 1945 et s’engage au sein des Amitiés Judéo-chrétienne. 

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